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David Lennert : pas folle la guêpe
Portrait

David Lennert : pas folle la guêpe

Son parcours ressemblerait presque à celui d’une abeille qui butine d’une fleur à l’autre : la soif de savoir et l’envie de bien faire de ce frelonnier orléanais l’ont mené, en 50 ans, d’une expérience fructueuse à l'autre.
Ambre Blanes
21/04/1972 : naissance en Meurthe-et-Moselle
Septembre 2018 : change de vie pour devenir frelonnier
Février 2019 : création de son entreprise Centre Guêpes et Frelons

Il est celui qu’on appelle lorsqu’on aperçoit un nid de frelons dans le jardin. Mais qui se cache derrière cette combinaison aux allures de Ghostbuster ? Originaire de Nancy, David Lennert a suivi un cursus scientifique et a commencé à travailler dès qu’il en a eu l’occasion, avant même de faire son service militaire. C’est ainsi qu’il met les pieds chez le géant de la frite, McDonald’s, où il revient après son service avec la volonté d’évoluer. La direction lui pose alors un défi : « montre que tu en es capable et on te fera évoluer ! »

David Lennert passe alors manager en seulement 18 mois, à la tête du restaurant de province faisant le meilleur chiffre d’affaires en France. Il poursuit avec une formation de directeur, mais ne pourra jamais faire aboutir son recrutement sur ce poste à cause, dit-il, de la crise du lait contaminé. Il change alors de cap et intègre Manpower comme assistant d’agence, puis passe par Peugeot. En 2005, suivant son épouse – qui travaille au BRGM de Nancy – jusqu’à Nantes, il se tourne vers le commercial, dans la vente d’extincteurs et de plans d’évacuation, puis intègre Orange Entreprise avant de suivre de nouveau sa bien-aimée là « où elle avait juré qu’ils n’iraient jamais » : Orléans.
La dame intègre le siège de son entreprise et David Lennert rebondit sur un poste de vente d’isolation de combles. Là, il découvre la chaîne YouTube d’Étienne Roumaillac (plus de 500 000 abonnés), baptisée Landes, Guêpes et Frelons. Sa curiosité est piquée et, après quelques échanges de SMS avec le YouTubeur, il rentre chez lui le soir et annonce à son épouse qu’il devient frelonnier ! Si sa procédure de rupture conventionnelle traîne sur six mois, David Lennert obtient son numéro de SIRET en quatre semaines pour fonder une EURL. À 46 ans, il se tient prêt pour la saison 2019, avec toutefois un regret quant au système mis en place : « il n’y a aucune formation propre à ce jour dans le secteur, raconte-t-il. Il vous suffit de trois jours de présence pour obtenir un agrément, le  » certibiocides « , et c’est sans examen. Pourtant, ce n’est pas de l’eau de rose qu’on utilise, mais des produits pour lesquels il existe des doses létales… »

Actuellement, il œuvre donc avec différents partenaires pour pouvoir faire évoluer ce critère et, en parfait autodidacte, prend en charge son propre apprentissage avec l’aide d’Étienne Roumaillac, de collègues charentais, d’un fournisseur lyonnais et dans des salons parisiens. « Notre métier, c’est  » applicateur hygiéniste « , explique-t-il. Il y en a qui savent très bien acheter les produits et les appliquer. Moi, je veux utiliser le moins de produits possibles, quitte à mettre plus de temps, pour éviter que le nuisible ne revienne. J’ai besoin de comprendre ce qu’il se passe dans la tête de l’insecte pour agir intelligemment et de façon écoresponsable avec des produits récents. » Face aux demandes de la clientèle, il a développé son activité en intégrant les punaises de lit et les rongeurs, même s’il s’agit de repartir d’un cahier blanc pour chaque nouvelle espèce.

Piqué de curiosité

Non seulement David Lennert s’est lancé sans crainte, mais sa détermination fait mouche ! « Il y a encore quatre ans, souligne-t-il, j’avais du mal à distinguer une guêpe d’une abeille ! Mais j’ai cette fibre scientifique qui me force à consacrer des heures et des heures à l’apprentissage. Le premier nid de frelons asiatiques que j’ai traité, de la taille d’une balle de tennis, j’ai perdu deux litres d’eau de transpiration ! Aujourd’hui, j’y vais totalement sereinement, même s’il reste de l’adrénaline. Je connais les risques et je comprends le comportement de l’espèce. » David Lennert sait aussi se passionner pour plusieurs choses à la fois, comme la plongée sous-marine, Disneyland, ou le club d’entrepreneurs dont il est codirecteur, Résonnance 45. En résumé, il est de ceux qui savent se renouveler en permanence. « À la question :  » dites-moi quelle est la dernière idée à la con que vous avez eue ? « , je vous dirais qu’elles ne sont pas si  » cons  » que ça : chaque fois que j’en ai une, j’arrive à la transformer en succès ! » 

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